- Comment transformer les tensions générationnelles en forces de coopération ?
- Comment intégrer l’hypnose dans les pratiques quotidiennes de soin ?
- Quelles premières actions pour prévenir les risques psychosociaux dans les équipes ?
Dans les établissements médico-sociaux et hospitaliers, les différences culturelles et générationnelles peuvent parfois créer des tensions ou des malentendus au sein des équipes. Pourtant, ces différences sont aussi une richesse et peuvent devenir un moteur de coopération.
Selon vous, quelles attitudes ou pratiques concrètes permettent aujourd’hui aux encadrants et professionnels de terrain de transformer ces écarts en véritable force collective ?
Irina Dobré : « Se demander pourquoi l’autre ne réagit pas comme moi et qu’est-ce qui fait qu’il/elle fonctionne différemment n’est pas un réflexe, c’est un acte volontaire. S’interroger et faire preuve de curiosité envers le comportement de l’autre, c’est bien la première attitude à avoir face aux différences culturelles et générationnelles. Or, souvent, comme pratique spontanée, nous avons plutôt tendance à juger et à accuser l’autre pour un comportement que nous estimons peu ou pas approprié.
Ces nouvelles attitudes s’acquièrent avec une connaissance de la pluralité culturelle, des dynamiques de groupe et des spécificités individuelles. Cette formation mettra en lumière ces savoirs et permettra un entrainement collectif à partir de situations professionnelles vécues comme étant problématiques au sein des services. »
Lien vers la formation Générations en connexion : transformer nos différences en force collective.
Dans un contexte où les établissements médico-sociaux recherchent des approches alternatives pour améliorer la qualité de vie des résidents, l’hypnose thérapeutique apparaît comme un levier innovant, non médicamenteux, pour soulager la douleur, l’anxiété ou encore les troubles du sommeil.
Concrètement, quels premiers gestes ou attitudes un soignant peut-il adopter pour commencer à utiliser l’hypnose dans son quotidien, même sans être formé en profondeur ?
Magali Le Rudulier : « Cette question me parait essentielle. Effectivement, dans les services ou dans les lieux de vie, l’hypnose clinique et thérapeutique prend naturellement sa place. Elle se développe en continuité et en complémentarité des soins déjà prodigués.
L’hypnose apporte une réponse thérapeutique complémentaire efficace à de nombreux symptômes, permettant aux soignants une autonomisation dans les soins douloureux, complexes et anxiogènes. Ainsi par exemple : l’aide-soignante accompagnera la toilette d’un résident en le baignant de langage en évoquant une rivière ou un lac au cours du soin. Dans cette continuité, l’infirmière pourra dans le cadre d’un prélèvement sanguin aborder le cours de la rivière ainsi que sa fraicheur ou encore travailler sur des exercices basés sur la respiration. Le kiné quant à lui, pourra s’appuyer sur la métaphore de l’arbre afin de faciliter un transfert et conduire à la verticalité et ainsi pouvoir travailler un syndrome post-chute.
Cependant, l’hypnose ne se résume pas une transe ou un état hypnotique. Elle est également un outil précieux de communication dans la prise en soin, il s’agit de fédérer autour d’un même langage et c’est ce que j’observe quotidiennement dans les services où j’interviens. »
Lien vers la formation Sensibilisation à l'hypnose thérapeutique : une approche non médicamenteuse au service des soins.
Dans les métiers du soin, les professionnels sont exposés à une forte charge émotionnelle, à des contraintes organisationnelles et à des tensions relationnelles. Les risques psychosociaux font désormais partie des préoccupations centrales du management.
Selon vous, quelles premières actions concrètes un professionnel, soignant ou encadrant peut-il mettre en place pour repérer, prévenir ou réguler ces risques au quotidien, sans attendre une crise ?
Pauline Le Glatin : « Selon moi, il existe deux clés essentielles et vitales : l’intelligence émotionnelle et la communication.
Être d’abord à l’écoute de soi, de ses émotions et de ses besoins, s’autoriser à les affirmer (oser l’assertivité), se donner le droit de ralentir et de lâcher-prise sur ce qui ne dépend pas de soi, s’offrir des « moments ressources » (faire ce qui nous rend heureux).
Puis, être à l’écoute de ce que chacun peut vivre (collègues, collaborateurs, encadrants) et veiller à incarner et à faire vivre en équipe les valeurs suivantes : humanité, bienveillance et communication non violente (pas de jugement, critique ou interprétation), empathie, clarté, cadre, sens, droit à l’erreur, reconnaissance… »
Lien vers la formation Comprendre et prévenir les risques psychosociaux (RPS) dans les métiers du soin et de l'accompagnement.
Lien vers la formation Manager les risques psychosociaux dans les métiers du soin et de l’accompagnement